L’abus de biens sociaux est l’usage, par les dirigeants d’une société, des biens et fonds appartenant à cette société dans un but qui n’est pas celui de l’entreprise.
Les biens et fonds visés peuvent être de toute nature dès qu’ils appartiennent bien à la société (par exemple : fonds, immeubles, actions en bourse, machines, brevets…).
Le terme d’usage est entendu au sens large. C’est-à-dire qu’il peut aussi bien s’agir :
On considère qu’il y a abus lorsque l’usage sert un intérêt personnel ou celui d’une société dans laquelle l’auteur des faits est intéressé. Pour que l’abus soit caractérisé, il faut que l’usage ne serve pas les intérêts de la société.
L’abus de biens sociaux est défini par les articles 241-3, pour les sociétés à responsabilité limitée, et 242-6, société anonyme, du Code de commerce :
Voici quelques exemples d’abus de biens sociaux :
Il s’agit d’une infraction intentionnelle ce qui signifie que l’auteur des faits doit avoir eu conscience de nuire aux intérêts de la société.
L’abus de bien social ne peut être commis que dans le cadre d’une société à responsabilité limitée ou d’une société anonyme.
Si l’abus survient dans une société civile, il faudra vérifier si les faits peuvent être constitutifs d’un abus de confiance.
Dans les sociétés à responsabilité limitée, seul le gérant peut être poursuivi.
Dans les sociétés anonymes, peuvent être poursuivis :
L’auteur d'un abus de biens sociaux est renvoyé devant le tribunal correctionnel.
Il s’agit d’une chambre spécialisée du tribunal judiciaire qui traite les affaires pénales portant sur des infractions qualifiées de délits. Pour ce type d’infraction, les peines d’emprisonnement sont inférieures à 10 ans.
L’auteur d’un abus de biens sociaux risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende.
En plus des peines prévues par le Code pénal à titre de sanction, seule la société a la possibilité de réclamer des dommages et intérêts au titre de la réparation du préjudice qu’elle a subi.
En effet, les amendes sont des sommes d’argent qui devront être versées au Trésor public et n’ont nullement vocation à réparer le dommage causé.
Le montant des dommages et intérêts sera évalué au regard de la situation de la société-victime, de la gravité des faits et des conséquences de l’infraction.
La prescription est la durée au-delà de laquelle l’auteur ne peut plus être poursuivi pour les faits qu’il a commis.
En matière d’abus de faiblesse, les poursuites peuvent être engagées dans les 6 années qui suivent la découverte des faits. À l’expiration de ce délai, l’auteur ne pourra plus être poursuivi ni condamné.
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